L’idée de tester de potentiels vaccins contre le COVID-19 en Afrique n’inspirera désormais que méfiance et vigilance. Même si le discours tenu par le directeur général de l’OMS se veut rassurant au lendemain de la polémique qu’il y a eu sur des propos tenus par certains chercheurs sur le vaccin de BCG en Afrique. La chloroquine (plus précisément l’hydroxychloroquine) dorénavant représente la meilleure alternative pour les africains car mieux vaut un diable que l’on connait…
Quatre mois que le nouveau Coronavirus est apparu.
Si aujourd’hui le besoin d’en finir avec cette pandémie a atteint son paroxysme cela est sans aucun doute dû aux ravages causés par cette maladie sur son passage. En effet, on dénombre près de 1 621 166 personnes ayant été infectées par le COVID-19 dans le monde dont 97 010 malheureusement en ont succombé et 1 152 832 présentant une forme active. Les espoirs reposent depuis sur les scientifiques afin qu’ils trouvent rapidement cette formulation magique qui permettra de prévenir ou soigner efficacement cette maladie. Bien que ceux-ci tiennent de solides pistes et promettent des résultats dans les mois à venir, les propos du professeur Camille Locht, directeur d’études à l’Inserm la semaine dernière dans une émission consacrée au coronavirus n’ont pas fini de faire écho. Faisant mention d’une possibilité de tester des vaccins du BCG en Afrique, l’idée étant motivée par le fort taux d’exposition qu’on y retrouve et de la pénurie en masques, traitements, équipements de réanimation rencontrée sur ce continent tel que le suggérait Jean-Paul Mira, chef du département de réanimation de l’hôpital Cochin, à Paris. Propos racistes et massivement condamnés par les Africains, les organisations et autres média. Si des excuses ont été présentées par les auteurs sur « la mauvaise interprétation faite sur leurs idées » et que le directeur général l’OMS a rassuré le public sur le respect de l’éthique, du protocole et de l’équité pour ce qui sera des différents essais cliniques qui auront lieux d’être menés. Si nécessité y oblige, pour plusieurs pays d’Afrique la vigilance est désormais plus active et les populations préfèrent encore mieux se traiter à la chloroquine et/ou ses dérivés dont les effets secondaires sont connus qu’à un potentiel vaccin dont on ignore les retombées. De plus, l’évolution des cas d’infection au COVID-19 à la surface du continent prouve clairement que l’Afrique est tout autant vulnérable que les autres continents et devra renforcer davantage ses stratégies de riposte face à la pandémie. Les populations quant à elles ont fini par prendre conscience de la réalité sur cette urgence sanitaire et les efforts fournis pour le respect des mesures de prévention sont de plus en plus croissants.
Toutefois, le continent Africain compte à cette date près de 12 444 cas positifs enregistrés depuis le début de la pandémie pour 644 décès. L’Afrique du Sud reste en tête de liste des pays enregistrant le plus grand nombre de cas soit 1 934, à sa suite vient avec l’Egypte: 1 699 ; l’Algérie :1 666 ; le Maroc: 1 431 ; le Cameroun : 803 ; la Tunisie: 643; la Côte d’ivoire: 444 le Burkina Faso: 443; le Niger: 410; le Ghana : 378; le Nigéria: 288; le Sénégal: 250; la RD Congo: 215; Kenya: 184 ; la Guinée: 194 ; le Rwanda: 113.
par Emeline ZOGNING
© Vision Channel Africa
Sources: OM